Une ardente patience est un roman troublant d’Antonio Skarmeta sur la dictature des généraux qu’a dû endurer le Chili au XXème siècle.
L’histoire d’une ardente patience
Si on devait donner à ce livre le titre d’une fable, ce serait probablement le « poète et le facteur ». Réfugié à l’Ile Noire, Pablo Neruda, le célèbre poète chilien, est le seul unique client que Mario Jimenez, le facteur doit desservir
Au fil des lettres apportées, les rapports cordiaux entre les deux hommes se transforment en une belle et franche amitié. Mario Jimenez, qui aimerait séduire Beatriz Gonzalez, la fille du tenancier de l’auberge voisine, demande à Pablo de lui enseigner l’art de la poésie. Mais la mère de Beatriz voit d’un mauvais oeil ce courtisan qui déclame à sa fille des rimes. Elle redoute la poésie, et de nature pragmatique redoute qu’elle ne puisse être engendrée que par des hommes inconstants.
Pourquoi faut-il le lire ?
Certaines histoires sont intemporelles. Si elles s’inscrivent dans un siècle, dans le siècle pourrions-nous dire, elles racontent des hommes qui s’inscrivent dans une dimension bien plus grande.
Avec Une ardente patience, Antonio Skarmeta offre une histoire profondément humaine. Si, au début, la culture, l’humanisme et la poésie semblent pouvoir gagner contre l’intolérance et la barbarie, Antonio Skarmeta montre qu’ils ne peuvent pas forcément empêcher les pires horreurs de se produire. Mais il y a bien une chose qu’Une ardente patience démontre au fil de ses pages : la beauté, elle, ne peut être vaincue et demeure forcément intemporelle. Elle sort donc forcément vainqueur, illuminant les pages d’Antonio Skarmeta d’une limpide clarté.
Note : Une ardente patience a inspiré le film de Michael Radford, Le facteur.