Dans une guerre, il n’y a ni peuples gentils, ni peuples méchants… Simplement des populations qui souffrent, comme nous le montre ce roman de Bernard Tirtiaux.
L’histoire de pitié pour le mal, de Bernard Tirtiaux
À la fin de l’été 1944, l’armée allemande essuie revers sur revers et ne cesse de reculer. Une colonne de soldats allemands, qui regroupe des débris issus de diverses unités, rentre au pays. Les soldats s’arrêtent dans une ferme wallonne, et décident de réquisitionner des cheveux et des chariots pour pouvoir rentrer chez eux. Mais Mutien, le fils du propriétaire, ne supporte pas la prise de son cheval, un brabançon qui répond au nom de Gaillard de Graux. Indigné, il décide de se lancer à la poursuite des voleurs et entraîne son frère dans cette périlleuse aventure.
Inconscients des risques qu’ils encourent, les deux galopins découvrent un pays détruit, au bord du gouffre, qui n’a plus ni argent ni espoir. Pendant six semaines, alternant entre redoutables dangers et moments de partage et de fraternité d’une intensité qu’ils n’auraient pas pu imaginer, ils vont suivre la piste de ceux qui les ont détroussés. Il va notamment naître une amitié à la fois complice et tendre entre les deux chenapans et un vieil officier de la Wehrmacht qui s’est attaché à eux et essaie, autant que faire se peut, de les protéger contre les pièges que tend une guerre à ceux qui la vivent.
Pourquoi faut-il le lire ?
Bernard Tirtiaux nous offre, avec Pitié pour le mal, un autre regard sur la guerre. Ici, il n’est pas question de luttes héroïques entre les paladins, défenseurs de la liberté, et des brutes sanguinaires. Juste des destins croisés, ceux d’enfants et d’hommes comme vous et moi que la violence, la haine et l’ambition de quelques-uns ont jeté sur les routes, et qui se sont vus contraints d’endosser un uniforme dont ils ne voulaient pas forcément.
La guerre n’est pas un jeu. Mais, parfois, elle devient une aventure qui révèle le meilleur (et le pire) des êtres humains. Mutien et son frère nous entraînent sur les routes d’une tourmente où personne n’est totalement noir ou totalement blanc, mais où tout se colore d’une intensité tendre ou dramatique.
Pitié pour le mal, de Bernard Tirtiaux, a remporté l’édition 2006 du Prix Jean d’Heurs du Roman Historique