Nous voilà, roman historique de Jean-Marie Laclavetine, traite avec talent d’un sujet délicat et polémique.
L’histoire de Nous voilà
En 1973, la tombe du maréchal Pétain, héros de Verdun et criminel de Vichy, est ouverte, et son cercueil subtilisé par une troupe de fidèles. Leur desseins est d’ensevelir le vieux maréchal à Douaumont, où il retrouvera les pioupious.
Salvador Martinez et son acolyte Paul Destrem parviennent, un peu par hasard, à se saisir du corps et à le dissimuler. Le vieux maréchal, ancien soldat, est devenu un véritable trésor de guerre à protéger de toutes les convoitises.
Nous voilà repose sur le prétexte des aventures de l’illustre dépouille pour s’attaquer, avec une férocité au vitriol, à trente ans de l’histoire de la République Française. Ainsi, le corps parvient à traverser, sans trop de heurts, les remous de la tempête qui déferle sur la France en mai 1968. Il résiste tant bien que mal à la longue dépression économique et au marasme qui s’installe, secoué par quelques soubresauts sociaux et dénoncé par des personnages proches de la culture.
Dans Nous voilà, le lecteur fera la rencontre de quelques hères venus tout droit du fin fond du plateau du Larzac, une Islandaise dont le regard rappelle la banquise qui se saisit l’hiver de la mer, en ses lointaines contrées. Il croisera aussi un Argentin sans le sou, quelques dévoués fidèles du Grand Timonier, des hommes qui fument des joints, des femmes qui enfilent des perles en toc, et bien d’autres surprises qu’on dirait échappées d’un tableau de Chagall ou d’un inventaire à la Prévert.
Pourquoi faut-il le lire ?
Avec Nous voilà, Jean-Marie Laclavetine a reçu le Prix du roman historique des Rendez-vous de l’Histoire. Ce livre est savoureux, caustique, volontaire et engagé. Si nous ne sommes pas dans le roman historique habituel, c’est bien une chronique décapante que nous livre ici Jean-Marie Laclavetine.