Les raisins de la colère est l’un des romans les plus connus de l’écrivain américain John Steinbeck.
L’histoire des raisins de la colère
Tom Joad, après avoir purgé sa peine, sort enfin de prison. En chemin, il rencontre une vieille et vague connaissance, Jim Casy, qui fut jadis prédicateur. Mais, quand ils arrivent à la ferme des Joad, ils découvrent un lieu déserté de ses occupants. Tous ont rejoint la maison de l’oncle Joad, qui entasse ses biens dans une vieux camion pour tenter de commencer une nouvelle vie en Californie : ici, avec les tempêtes de poussière et la grande dépression, tout n’est que désolation et les banques chassent les fermiers de leurs terres, car ils ne peuvent plus honorer leurs hypothèques. Tom Joad, assigné à résidence le temps de sa conditionnelle, décide de passer outre et de partir aussi à l’ouest pour repartir à zéro.
La famille Joad commence son long périple en empruntant la mythique route 66. Très vite, ils réalisent que bien d’autres miséreux, jetés comme eux sur les chemins d’Amérique, croient aussi à l’eldorado californien. Mais la petite tribu, au cours des tribulations du voyage, se disloque peu à peu. le grand père décède quelques jours après le début de l’exode, Noah, le fils aîné de Tom Joad, abandonne le dessein familial pour tenter sa chance dans le Colorado, et la grand-mère, affligée par la perte de son époux, ne survit pas aux affres d’une traversée en plein désert. Alors qu’ils franchissent enfin la frontière de l’Etat de Californie, c’est au tour de Connie, l’époux de la fille Joad, de délaisser la tribu.
Mais le paradis tant espéré apparaît n’être qu’une chimère. Les riches propriétaires terriens abusent de cette main d’oeuvre pléthorique et bon marché, et les fermiers modestes font faillite les uns après les autres, venant grandir le troupeau des métayers. Les émigrants s’organisent en camps sommaires, de bois et de toile, ironiquement surnommés les « hoovervilles », du nom du président Hoover en poste au moment de la crise de 29. Des tensions apparaissent, et les malheureux se retrouvent pris entre des influences diverses. Les syndicats tentent de récupérer à leur profit cette crise, recrutent de nouveaux membres et organisent des manifestations réprimées avec violence par les autorités. La vie au camp, de jour en jour, devient plus difficile.
Pourquoi faut-il le lire ?
Dans la majorité de ses livres, John Steinbeck fustige le pouvoir de l’argent et son influence malsaine sur les esprits. Dans les raisins de la colère, c’est tout le système américain qui est remis en cause. Dans les années 1930, le souvenir de la prospérité des années 1920 semble bien loin. Alors que certains rêvaient à des lendemains radieux, où tous profiteraient des bienfaits de la production de masse, le jeudi noir a balayé d’un revers de chiffres tous ces espoirs. L’Amérique décrite par Steinbeck dans les raisins de la colère est l’histoire d’un pays à la dérive, où chacun se trouve livré à lui-même, devant se battre pour sa subsistance et pour conserver un minimum de dignité face à un système injuste et une nature qui a été très dure.