Rouge Brésil est un roman historique de Jean-Christophe Rufin. Et pas n’importe lequel, puisqu’il est le Goncourt 2001.
L’histoire de Rouge Brésil
En l’an de grâce 1555, le Roi Henri II, se sentant exclu du partage du monde entre Portugais et Espagnols en 1494, lors du Traité de Tordesillas, diligente une expédition. Avec l’ambition de créer, sous les tropiques, une France antarctique qui saura tirer profit de l’or des Amériques. Cette mission est confiée au chevalier de Villegagnon. Mais, outre l’équipage et les hommes d’armes, deux adolescents, Colombe et Just, participent à l’aventure : ils auront pour mission de jouer le rôle d’interprètes auprès des populations indigènes.
Villegagnon débarque sur une île de la baie de Rio de Janeiro et y implante un fort, nommé fort Coligny en hommage à l’homme éponyme.
Mais, très vite, des tensions apparaissent au sein de l’île, tandis que Just et Colombe sont séduits par la simplicité, nous pourrions parler d’innocence, des populations locales. Afin de rétablir l’ordre, Villegagnon requiert le concours de Calvin. Mais cette expédition d’hommes à la foi exaltée ne fera que multiplier les désordres et les dissensions, sur fond de querelles théologiques.
Que deviendra ce bout de France à des milliers de kilomètres du royaume ? Comment Just et Colombe, déchirés entre leurs racines françaises et leur enracinement brésilien, trouveront-ils leur place dans ce monde nouveau qui se dessine au fil des rencontres, des échanges, des amitiés en devenir et des inimitiés grandissantes ?
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Pourquoi faut-il le lire ?
Lorsqu’on évoque la conquête de l’Amérique du Sud, on pense forcément Espagne et Portugal. Peu savent que la France a aussi eu des prétentions sur ces territoires, avant de s’orienter, grâce aux actions de Jacques Cartier, sur les territoires septentrionaux du Nouveau Monde.
L’écriture est d’une qualité rare, et particulièrement juste. Si le livre peut parfois sembler dense, chaque mot trouve sa place et prend un sens fort, inaltérable. Rouge Brésil est le miroir de notre propre monde, et contribue à ce devoir de mémoire que nous avons commencé depuis plusieurs décennies. Sans sombrer dans le reniement ou l’excès de contrition.
Jean-Christophe Rufin, avec Rouge Brésil, nous offre un Goncourt qui ne peut se cantonner à la seule poussière des étagères.