La Vierge en bleu est le premier roman de l’américaine au nom prédestiné, Tracy Chevalier.
L’histoire de la vierge en bleu
Au XVIe siècle, la France est déchirée par les Guerres de Religion. Isabelle, fille d’un modeste fermier et d’une accoucheuse, que l’on appellerait aujourd’hui sage femme, vit avec sa famille en Lozère, sur les rives du Tarn. Alors que le protestantisme gagne la région, Isabelle reste fidèle à la Vierge-Marie. Ses longs cheveux roux rappellent Marie-Madeleine, cette sainte femme qui lava les pieds du Christ et que les huguenots rejettent, voyant en son culte une marque d’idolâtrie. Violée par un malandrin du village, Etienne Tournier, Isabelle est contrainte de l’épouser pour éviter le scandale. De cette union non désirée avec un homme frustre naît un enfant. Mais le temps est à l’orage pour les partisans de la religion réformée, et Isabelle va devoir accompagner sa belle-famille dans son exode vers la Suisse. Moutier, leur nouveau port d’attache, ne sera en aucun cas un refuge pour elle. Tout, ici, lui est hostile, et sa fille porte le prénom honni de Marie.
D’un changement de page, progressons de quatre siècles. Ella Turner, américaine, suit son mari, un architecte talentueux qui s’expatrie à Toulouse. Loin des siens, Ella a du mal à trouver sa place dans un village où les étrangers sont accueillis au mieux avec suspicion, si ce n’est avec hostilité. Elle n’a, en Europe, pour seule famille, qu’un cousin qui habite en Suisse, à Moutier. Afin de tromper l’ennui en attendant d’obtenir une correspondance de diplôme pour reprendre son activité de sage-femme, Ella suit des cours de français et entreprend des recherches sur les origines de sa famille. Chaque nuit, le même rêve vient la hanter. La Vierge, vêtue de bleu, lui apparaît. Cette image, elle la trouvera immortalisée dans un tableau abrité au coeur d’une chapelle. L’auteur du peintre ? Nicolas Tournier.
Pourquoi faut-il le lire ?
La vierge en bleu joue autant avec les époques qu’avec nos nerfs. En déroulant son intrigue à cheval sur deux temps distincts, et en jetant des passerelles entre ses deux univers, au-dessus de l’abîme des siècles, Tracy Chevalier. Isabelle et Ella, que des générations et des générations séparent, se trouvent indéfectiblement liées par une même quête initiatique, entre introspection et mysticisme.