Court Serpent, de Bernard du Boucheron, relate les derniers temps de la communauté viking installée au Groenland.
L’histoire de Court Serpent
Quand Eric le rouge est exilé d’Islande, il part avec quelques compagnons vers le nord-ouest. Après plusieurs jours d’une hasardeuse traversée, la flottille atteint les côtes du Groenland et décide d’y fonder une colonie permanente.
Mais, après des débuts prometteurs, la communauté périclite. Puisque les peuplements du Groenland dépendent de l’Islande, l’évêque de cette île confie à l’abbé Montanus le soin de reprendre en main la destinée spirituelle de ces habitants du bout du monde, et au passage de récolter une dîme qui lui échappe depuis des siècles.
En arrivant, il découvrira une communauté au bord de l’asphyxie, dont le mode de vie ne peut répondre au brusque refroidissement climatique de ces dernières décennies. Le pays vert devient de plus en plus blanc, et le temps des vikings semble, si loin vers le nord, être déjà compté.
L’avis du lecteur : cap vers les confins du monde !
Bernard du Boucheron apporte un éclairage intéressant à ce qui demeure, de nos jours encore, l’une des plus fascinantes énigmes du Moyen-âge. Le récit, pour l’essentiel, semble nous avoir été rapporté par l’abbé Montanus lui-même. Mais, sur des côtes où les paysages sont trop souvent blancs, les coeurs des hommes semblent n’être ni blancs… ni noirs.
L’épopée viking au Groenland, qui a pourtant duré plusieurs siècles, est méconnue du grand public et pourtant fascinante. Il faut imaginer le courage de ces hommes, de ces femmes et de ses enfants qui ont tout quitté, qui ont bravé la mer et la banquise pour construire une nouvelle vie, loin des règles et carcans qu’ils connaissaient chez lui. Court Serpent, de Bernard du Boucheron, nous permet de revivre le crépuscule de cette épopée, qui s’éteint doucement, asphyxiée par le froid et une impossible adaptation, et nous ouvre les portes de tout un pan de l’histoire européenne que nous ne connaissons plus vraiment.
Court Serpent, de Bernard du Boucheron, s’est vu décerner le Grand Prix du roman de l’Académie française 2004.