Derrière ce nom de roman épistolaire, qui peut sembler barbare à l’oreille du néophyte, se cache un genre littéraire particulière qui a su aussi s’inscrire dans le cadre du récit historique.
Une histoire de correspondances
Le roman épistolaire s’articule autour de la correspondance de plusieurs personnages, qu’elle soit réelle ou fictive. Ainsi, tout le récit et l’enchaînement des faits reposent sur les échanges de lettres ou de notes. L’auteur, dans le roman épistolaire, ne fait que transposer ce qu’auraient pu s’écrire les principaux protagonistes de l’histoire. Généralement, chaque chapitre correspond à une lettre, mais il n’y a pas de règles précises à ce sujet.
Un genre proche du roman épistolaire est le journal intime, qu’il soit vrai ou imaginaire.
Le roman épistolaire ou la mise en abîme
Ce genre, inventé au XVIème siècle, au tout début de la Renaissance, a connu ses heures de gloire aux siècles suivants. L’un des exemples les plus connus de livre construit sur le modèle épistolaire est Julie ou la nouvelle Héloïse, de Jean-Jacques Rousseau.
Les objectifs principaux de ce type de roman sont une plus grande implication du lecteur, par le souci de créer une dimension de véracité, et la recherche d’une mise en abîme : il s’agit de créer un récit dans le récit, et d’instaurer dans la fiction une distance avec celle-ci, par la création d’une seconde intrigue, soi-disant inventée par les protagonistes de la première et renforçant sa réalité. C’est une approche beaucoup utilisée au cinéma aujourd’hui, avec des films comme Le Projet Blair Witch, où dans l’histoire, des jeunes filment une autre histoire qui est censé s’être déroulée sur les lieux.
Quelques idées de lecture
Nous vous proposerons une sélection de romans du genre épistolaire, qui sont devenus des grands classiques de la littérature et qui sont souvent abordés lors du cursus scolaire en français :
- Julie ou la nouvelle Héloïse, de Jean-Jacques Rousseau
- Les lettres persanes, de Montesquieu
- Les liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos