Premier de cordée relate, à travers le destin de Pierre Servettaz, l’épopée premiers des guides de haute-montagne et de la vie de Chamonix dans les années 1920 et 1930, quand le monde paysan, encore présent dans toute la vallée, cohabite avec les premiers (et riches) touristes en quête d’exploits, de vide et de grands espaces.
L’histoire de Premier de Cordée
Jean Servettaz est un guide chevronné, réputé pour son agilité et sa sagacité. Mais, à la demande d’un client trop exigeant, il poursuit une course que le mauvais temps contrarie pourtant. Foudroyé, Jean perd la vie entre ciel et terre. Son fils Pierre insiste pour participer à la caravane de secours, mais, en proie à un vif émoi, connaît une imprudence et chute. Son oreille interne est touchée, et il se trouve pris de vertige dès qu’il se retrouve en hauteur.
Que fera Pierre ? Écoutera-t-il les suppliques de sa mère et de son oncle, et selon la volonté de son défunt père deviendra-t-il hôtelier ? Ou se battra-t-il, coûte que coûte, pour vaincre son vertige et rentrer dans cette compagnie qui côtoie la mort chaque jour, par passion pour ses montagnes et par amour d’une liberté que seuls ceux qui ont goûté aux cimes peuvent connaître ?
Pourquoi faut-il le lire ?
Je ne suis pas très objectif. Amoureux de montagne, j’ai l’impression de retrouver, en lisant Frison-Roche, les récits de mon premier moniteur d’escalade. Le lecteur, même s’il ne connaît pas la montagne, appréciera cette plongée dans les premiers temps de la mythique compagnie des guides de Chamonix. Il y trouvera une dimension pionnière, et il apprendra à aimer la vie rude de ces paysans qui sentent les premières, et pourtant profondes et durables, mutations que leur vallée va connaître dans les décennies qui vont suivre. Il comprendra aussi tout le sens et l’importance que peut prendre, en montagne, le compagnon de cordée. Ces hommes parlent peu, mais pourtant, en lisant Premier de cordée Frison-Roche, on a le sentiment – justifié – que l’essentiel est dit.